« Marvel’s Spider-Man 2 », un jeu vidéo et une double ration de pop-corn


Les pouvoirs d’un mystérieux organisme noir et gluant affectent Spider-Man dans cet épisode plus sombre que les précédents.

Marvel’s Spider-Man 2 fait l’effet d’apercevoir une vieille connaissance dont le visage familier, de loin, n’aurait pas changé. Il en est de même pour la nouvelle création des Californiens d’Insomniac Games qui succède à Marvel’s Spider-Man : Miles Morales (2020), titre de lancement de la PlayStation 5 (PS5), et Marvel’s Spider-Man (2018), l’un des jeux les plus vendus de la PS4 avec plus de 20 millions d’exemplaires écoulés.

On aurait pourtant tort de poursuivre son chemin en feignant de ne pas avoir reconnu ce vieux camarade : si rien n’a fondamentalement changé dans le jeu disponible le 20 octobre sur PS5, il faut désormais compter avec un supplément de maturité. Ce n’est plus un seul Spider-Man mais deux qui guident l’histoire : Peter Parker, 25 ans, et Miles Morales, 17 ans, dont les destins alternent et s’entremêlent.

Le monde aussi a doublé de surface. A la presqu’île de Manhattan s’ajoutent désormais des quartiers de Brooklyn et du Queens. Une combinaison volante nous invite à parcourir de part en part cette carte augmentée, pour mieux picorer de nombreux objectifs secondaires, glaner de l’expérience ou collecter les bonus qui permettront de faire évoluer ses personnages.

Agile comme l’homme-araignée, cette superproduction s’affranchit du poids des ans malgré son cahier des charges sans surprise. Marvel’s Spider-Man 2 touche par sa capacité à retranscrire les tourments adolescents. D’un côté, nous accompagnons Miles Morales qui essaie de surmonter le deuil de son père ; de l’autre, Peter Parker, désormais doté des sombres pouvoirs de Venom en guise de métaphore du passage à l’âge adulte.

Douceur nostalgique

La formule qui alterne phases d’action, énigmes simplissimes, scènes de comédie adolescentes et exploration des toits de la métropole américaine séduira ceux qui ont l’âge de ses superhéros. Pour les autres, Marvel’s Spider-Man 2 est un plaisir aussi régressif et réconfortant qu’un paquet de pop-corn acheté avant une séance de cinéma. Il charmera à la fois les amateurs de teen movies et ceux qui ont grandi avec les comics ou les films de Sam Raimi. Ceux-là apprécieront cette relecture plutôt classique mais solide de l’univers après l’approche expérimentale – et renversante – du film d’animation Spider-Man : Across the Spider-Verse, sorti en mai.

Chez d’autres, les splendides panoramas de New York ici mis en scène susciteront une nostalgie inattendue : celle de tous les films et séries qui ont emprunté la même skyline. L’arrivée dans le quartier de Little Odessa nous a ainsi remis en mémoire le film du même nom, de James Gray (1994). Difficile de passer devant l’arche de Washington Square Park sans penser à Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner (1989), ou de se retenir de chercher la rue où a été filmé le pont de Manhattan d’Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984).

Habillé comme un membre du groupe Daft Punk, Miles Morales prend la pose sur les toits de New York.

Ajoutez à cela les références à l’histoire de la musique new-yorkaise, du jazz (une mission secondaire consiste à récupérer le saxophone de Charlie « Bird » Parker) au hip-hop, et nous voici transformé en véritable touriste vidéoludique au sein de la métropole emblématique, tenté de déclencher le mode « photo » à chaque coin de rue évocateur ou à chaque pirouette du tisseur.

Une exploration pleine de surprises et de détails qui ferait presque oublier que le scénario principal (une histoire de safari sanglant, dans lequel le super-vilain Kraven est le chasseur et les personnages dotés de superpouvoirs ses proies) nous a paru un peu court. Face à l’ambition démesurée d’autres mondes ouverts proposés cette année, comme The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom ou Starfield, ce Spider-Man est finalement plutôt fidèle aux traits de caractère de son héros originel Peter Parker : modeste mais charmant.

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • les balades dans New York en multipliant les pirouettes et les photos ;
  • le « symbiote » poisseux qui vient contaminer Spider-Man ;
  • une écriture sensible aussi proche du teen movie que du film de superhéros.

On a moins aimé :

  • le respect très (trop ?) scrupuleux du cahier des charges ;
  • des personnages à la maniabilité interchangeable.

C’est plutôt pour vous si :

  • vous êtes dans la tranche d’âge des 15-25 ans ;
  • vous êtes très nostalgiques de vos 15-25 ans ;
  • vous avez passé vos 15-25 ans à lire, regarder ou jouer aux aventures de Spider-Man.

Ce n’est plutôt pas pour vous si :

  • vous cherchez à vous occuper pendant plus de 30 heures ;
  • vous êtes « trop vieux pour ces conneries » ;
  • vous avez remisé votre costume de super-héros au placard.

La note de Pixels :

6 pattes d’araignée sur 8.



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